QU'EST-CE QU'UNE RELATION

Publié le par Philippe GEFFROY

Les pressions existentielles de quête de sens et de solitude amènent l’homme à développer des relations de longue durée pour y faire face : relation avec un art, une religion, une pratique, un métier et, pour la plupart d’entre nous, une personne le plus souvent de l’autre sexe. Avant même notre conception, nous sommes plongés dans un bain de relation : l’enfant existe d’abord dans l’imaginaire de ses parents, puis dans le ventre de sa mère et ainsi de suite. La relation est primordiale et nécessaire à la croissance et à la santé. Et puis, de toutes façons, on y est plongé en permanence (à commencer par la relation que nous entretenons avec nous même).

 

 

Si on regarde ce mot en détail, on obtient :

« re » = à nouveau

« lation » = connecter, lier comme dans ligament ou lien

 

 

En anglais le suffixe « ship » de « relationship » indique la « capacité à ». Donc la relation serait « la capacité à se connecter à nouveau ». On peut entendre « à nouveau » comme « une nouvelle fois » (après une déconnection) et aussi comme « d’une nouvelle manière ».

 

 

Or, nous fonctionnons à partir de notre caractère, ensemble de processus relationnels « cristallisés » que nous avons mis en place dans l’enfance, pour survivre au mieux dans le monde qui était le notre. Ils ont tendance à se répéter maintenant, alors que les contextes sont différents : c’est ok de rouler en carriole sur une chemin creux, mais pas sur une autoroute. J’ai pu me protéger en m’isolant et en ravalant mes sentiments qui n’étaient pas reconnus, mais est-ce approprié d’avoir peur ou d’être gêné dès qu’on me dit qu’on m’aime ou qu’on m’apprécie ? J’ai pu m’adapter, sourire et être gentil pour obtenir de l’attention des autres, mais est-il pertinent (et agréable !) de me sentir rejeté au moindre conflit ou d’avoir peur de l’abandon dès que mon conjoint à besoin d’un moment de solitude ?

 

 

L’enjeu, voire le dilemme de base auquel chaque être humain est confronté est le suivant : comment je peux être en contact avec l’autre tout en me maintenant moi-même. A l’instar du funambule au dessus des chutes du Niagara, un équilibre va se trouver dans le mouvement, la capacité à être et faire différemment, et non pas dans la fixité ou la routine. C’est un processus dynamique et exigeant à vivre à chaque interaction avec l’autre, et non d’un problème appelant une solution : imagineriez vous « l’inspiration » qui vous débarrasserait définitivement du besoin de respirer ?

 

 

Restaurer sa capacité de choisir la réponse qu’on apporte aux défis relationnels qui nous sont proposés par la vie implique de mettre à la pleine conscience ce qui se passe à l’intérieur de nous : pensées, sentiments, image de soi, histoire personnelle ou sociale…

Créer une réponse nouvelle ajustée à soi et à son environnement, respectueuse de ses besoins et de ceux des autres, implique de se libérer de ces conditionnements, croyances et introjections. A ce moment, l’autre et moi-même pouvons alors nous révéler tel que nous sommes, conscients de nos différences et de nos besoins. Alors, nous accédons aux joies de la rencontre.

Publié dans Communication

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